Ce texte a été écrit en s’appuyant notamment sur le document en lien ci-dessous : Targeting the big Three – putting people first.

De nombreuses personnes avec autisme rencontrent des difficultés lors de l’apprentissage à aller aux toilettes. Cela peut être en lien avec les difficultés de ces personnes à communiquer, à avoir des interactions sociales, à leurs sensibilités particulières ou à la difficulté d’accepter les changements. Cela peut-être dû également à un enseignement incomplet, et des sources de renforcement plus ou moins présentes, à l’attention que peut donner l’entourage quand il y a des accidents.

Dans un premier temps, il est nécessaire de prendre le temps de noter les comportements actuels de la personne concernant les toilettes : heures des visites aux toilettes ou accidents, activités en cours, personnes présentes, éventuelles routines autour des toilettes… Il est nécessaire également de faire le point sur les précédentes tentatives (s’il y en a) d’enseigner cette compétence (qu’est-ce qui a été fait et quels ont été les comportements de la personne?).

Enseigner à une personne à être propre peut être long, et il est important d’en avoir conscience avant de mettre en place ce type de programme. Cela demande du temps, des lessives, nettoyer quand il y a des accidents, donc beaucoup de patience. Il est préférable de commencer quand tout le monde est prêt à le mettre en place, en privilégiant les saisons chaudes, pour que les vêtements soient plus léger, moins nombreux et sèchent plus vite. De plus, pour les plus petits, on peut les laisser en slip ou culotte, ce qui facilite les étapes d’habillage/ déshabillage en entrant et sortant des toilettes.

C’est un programme qui est plus facile à mettre en place auprès des plus jeunes. Plus la personne grandit, plus le programme risque d’être long.

Il sera nécessaire d’identifier les préférences de la personne avant de mettre en place le programme. Nous devons avoir des renforçateurs suffisamment puissants pour qu’elle aille aux toilettes spontanément.

Notre objectif est que la personne associe la sensation interne d’envie d’uriner ou de déféquer avec le fait d’aller aux toilettes. Nous devons mettre en place une réponse spontanée et éviter de donner la consigne « va aux toilettes » qui ne permet pas d’enseigner la bonne compétence. Les enfants sans difficultés particulières trouvent leur propre motivation à aller aux toilettes (faire comme le grand frère, la cousine ou le copain, papa et maman qui sont contents…). Nos enfants avec autisme, les adolescents et adultes aussi, ne sont pas toujours sensibles à ces motivations et nous devons donc leur donner une motivation qui corresponde à leurs préférences. Nous n’enseignerons pas tout de suite à la personne à demander à aller aux toilettes. Nous évitons d’enseigner deux choses en même temps, cela serait trop coûteux pour la personne et risquerait de diminuer son engagement dans les comportements enseignés.

Avant de commencer, il est important de s’assurer qu’il n’y a pas de problèmes médicaux sous-jacents aux difficultés à aller aux toilettes. Ensuite, on s’assurera que la personne est prête à travers 3 domaines :

• les compétences de langage et de communication
  • est-ce que la personne suit des consignes simples (« assieds-toi », « lève-toi »)
  • est-ce qu’elle communique verbalement ou par d’autre moyens (signes, PECS)
• le développement physiologique
  • est-ce qu’elle a la capacité de contrôler ses sphincters, se retenir sur une courte période ou jusqu’à aller aux toilettes
  • est-ce qu’elle a de longues périodes sans faire pipi
  • est-ce qu’elle montre des signes quand elle urine ou défèque qui nous font comprendre qu’elle est en train de faire pipi ou caca?
• les compétences motrices
  • est-ce que la personne peut monter et descendre son pantalon?
  • est-ce qu’elle peut se laver et s’essuyer les mains?
  • est-ce qu’elle peut s’assoir sur les toilettes et rester pour quelques secondes?

Il existe des programmes type pour enseigner cette compétence, mais il doit toujours être évalué et ajuster en fonction des réussites ou non de la personne. Encore une fois, l’individualisation est de rigueur.

Les éléments du programme comprennent le fait d’augmenter la quantité de boisson prise, de vérifier régulièrement si le pantalon est sec, d’aller aux toilettes fréquemment afin de s’entrainer, de renforcer les comportements appropriés, de nettoyer après un accident.

Nous devons arranger les choses pour que ce soit plus facile, plus agréable et plus renforçant d’aller aux toilettes que d’avoir un accident. Cela doit être réfléchit en fonction de la personne et de son environnement.

Il sera nécessaire de prendre des données tout au long du programme afin de pouvoir réajuster en fonction des avancées ou pas.

Les lignes directrices pour l’apprentissage :

• essayer d’avoir 3 jours devant vous pour commencer le programme, sinon profitez d’un week-end
• réserver votre temps pour le programme uniquement
• retirer toutes distractions (télévision, frères et soeurs, interruption…)
• utiliser le moyen de communication de la personne
• ne demander pas à la personne de s’assoir sur les toilettes de trop longues périodes (5 à 10 minutes maximum).
• ignorer si la personne touche ses parties génitales. Ne commentez pas, ne donnez pas d’attention. Redirigez la personne.
• une personne va aux toilettes 4 à 7 fois par jour pour uriner et 1 à 2 fois sur 3 jours pour déféquer. Cela varie cependant largement entre les individus
• pour les personnes présentant une épilepsie, ne donnez pas trop de boisson. Consultez un spécialiste
• le programme doit être le plus plaisant possible pour tout le monde. Pas de punition!
• la punition n’enseigne rien et provoque des effets collatéraux.
• Utilisez les félicitations pour tous les comportements appropriés. Cela peut aider à motiver la personne.
• si possible, rendez les toilettes agréables pour que la personne préfère être dans les toilettes plutôt que partout ailleurs dans la maison.

lien :

http://www.opwdd.ny.gov/sites/default/files/documents/Toilet_Training_Trainer_Manual.pdf