Chargement...

L’alimentation, souvent problématique

Les troubles de l’alimentation ne sont pas rares chez les personnes atteintes d’autisme. Ces troubles peuvent prendre des formes différentes, comme par exemple de la sélectivité alimentaire, des difficultés de mastication, des difficultés à manger des aliments solides ou liquides, une consommation excessive de boisson ou de nourriture, un refus de s’assoir à table, un refus de nourriture, un refus de manger seul ou de manger dans des lieux publiques …

Dans le cas de sélectivité alimentaire, celle-ci peut être liée à différentes dimensions sensorielles. La sélectivité peut se faire sur la couleur par exemple, certains enfants ne mangeant que des aliments blancs ou jaunes. Pour d’autres la sélectivité pourra être liée à une texture en particulier, c’est le cas d’enfants ne mangeant que des aliments mixés. Certains ne mangent qu’une certaine marque, peut être à cause de la forme de l’aliment ou du logo sur l’emballage… Ils peuvent se limiter à 5 aliments ou même moins. Cette sélectivité alimentaire a des répercussions au niveau de la santé, notamment des problèmes de constipation peuvent apparaitre par manque de fibres. Certains enfants peuvent passer plusieurs jours sans manger si ils n’ont pas les aliments qu’ils veulent.

Des troubles du comportements autour des repas peuvent apparaitre, comportements qui ont pour fonction l’échappement ou l’évitement des aliments non souhaités et/ ou l’obtention des aliments préférés.

Certains enfants peuvent avoir des difficultés à mastiquer ou à avaler la nourriture. D’autres peuvent ne pas apprécier les aliments croustillants faisant beaucoup de bruits quand on les mange…

Avant de mettre en place une intervention pour les problèmes de sélectivité, il est important de s’assurer qu’il n’y a pas de problèmes médicaux. Une analyse précise des comportements alimentaires doit être faite, en commençant pas remplir un journal d’alimentation afin de faire le point sur tout ce que mange et boit la personne dans la journée, à quelle heure, avec qui, en quelle quantité, les comportements associés. Cela permettra de pointer les difficultés autour de la nourriture, et de quelle sélectivité il s’agit. Ensuite, le travail consistera à introduire progressivement de nouveaux aliments, à enseigner à la personne à mastiquer, à avaler. C’est un travail qui se fait petit pas par petit pas, en douceur, avec des systèmes de contrat et de renforcement pour que le moment du repas soit associé à des choses agréables et ne reste pas ou ne devienne pas aversif. Ce n’est pas du jour au lendemain que les choses vont changer !

Les troubles du comportement autour du repas devront être traités comme tous les troubles du comportement. Il sera nécessaire de faire une analyse fonctionnelle pour déterminer la fonction des comportements et décider d’une intervention en fonction de cette analyse.

Pour les enfants refusant de manger seuls, cela peut se manifester de différentes façons. Certains pourront avoir des troubles du comportements importants. Ici, il faudra analyser ce qui pose problème : capacité à manger seul ou préférence pour être aidé alors qu’il sait manger seul.

Si l’enfant ne sait pas manger seul, un enseignement devra être mis en place, ou des adaptations proposées (assiettes, couverts ergonomiques…). L’enseignement se fera par le biais de guidances adaptées, choisies en fonction de l’enfant et de la compétence à enseigner, par la répétition et l’estompage des guidances, ainsi qu’un système de renforcement. Une fois toutes les sous-compétences acquises, on enseignera la chaine de réponse nécessaire à l’autonomie.

Si l’enfant sait faire, mais ne veut pas, ce sont des stratégies de contrôle instructionnel qu’il sera nécessaire de mettre en place. On devra retirer nos guidances et mettre en place un renforcement différentiel pour que l’enfant ait envie de faire seul.

Un autre aspect concernant les troubles alimentaires est la prise excessive de nourriture et de boisson, associée à la recherche constante de nourriture. Ici encore, il sera nécessaire d’analyser la fonction des comportements. Différentes fonctions peuvent apparaitre. La prise de nourriture peut être une occupation chez des personnes qui ont des difficultés à s’occuper seul et/ou qui manquent de sources de stimulation dans leur quotidien. Il peut y avoir une recherche de stimulation sensorielle. Les stratégies à mettre en place sont à déterminer en fonction des comportements. Il sera probablement nécessaire de mettre hors de la vue et hors d’accès la nourriture, d’enseigner des comportements adaptés de recherche de nourriture (demandes), d’enseigner des compétences occupationnelles et de jeu autonome, et d’enseigner des règles et compétences d’autonomie dans la gestion de l’alimentation. Des supports visuels peuvent être nécessaires (nombre de repas par jour, heures des repas, quantité de nourriture…).