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Moyens alternatifs de communication : le PECS

Le PECS est un des outils existants pour développer une communication alternative chez une personne avec autisme. Il repose sur l’échanges d’images pour communiquer ses besoins.

 

Objectifs de l’approche :

Le PECS est un système de communication par échange d’images. L’objectif de cet outil est d’ amener les enfants, adolescents ou adultes non-verbaux à pouvoir communiquer d’une manière fonctionnelle et autonome grâce à des images. Elle est souvent utilisée pour des personnes avec autisme mais peut également aider les personnes porteuses de trisomie, déficience intellectuelle, dysphasie, aphasie, maladie d’Alzheimer…. toutes personnes ayant des troubles de la communication.

C’est un moyen de communication augmentatif (qui complète un langage oral existant mais insuffisamment fonctionnel, élaboré et/ou intelligible) ou alternatif (qui se substitue à un langage oral tout à fait absent).

 

Origines de l’approche :

En 1985, le Dr Bondy et le Dr Frost, spécialistes reconnus en Analyse Appliquée du Comportement (ABA), ont conçu le PECS. La création de cet outil s’appuie au départ sur l’Approche Pyramidale de l’Education inspirée des principes du Verbal Behavior (Comportement Verbal) de Skinner.

La communication est, dans le modèle de Skinner, envisagée à travers son utilité plutôt qu’à travers ses caractéristiques. Ainsi, la première fonction de communication enseignée à la personne accompagnée est de réaliser des demandes ce qui va lui permettre de répondre immédiatement à ses besoins (demander de l’eau, du pain, le trampoline ou la musique…).

 

Principes de mise en œuvre :

L’initiation et la motivation sont les points d’appui permanents de cet enseignement, mené surtout en environnement naturel dans des cadres quotidiens. Ainsi, l’utilisation des images permet à la personne d’obtenir quelque chose qu’il aime et qu’il désire.

Le principal outil utilisé dans le PECS est les images : il s’agit soit de photos des objets soit de pictogrammes (notamment pour les mots abstraits ou représentant des actions comme « me lever »). Dans tous les cas, le critère doit être le réalisme de l’image utilisée. La taille des images doit être identique. Pour un aspect pratique, les images sont plastifiées et du velcro est utilisé pour pouvoir les ranger dans un classeur de communication.

 

L’enseignement du PECS passe par 6 phases d’apprentissage.

Phase I : La personne donne une image à l’adulte en face de lui et celui-ci lui offre immédiatement l’objet demandé en échange.

Phase II : L’objectif est d’apprendre à la personne accompagnée à se diriger vers son interlocuteur pour lui donner l’image. La personne doit prendre l’image et faire quelques pas pour la donner à l’adulte.

Phase III : Cette phase a pour objectif d’apprendre à la personne accompagnée à discriminer les images entre elles. Deux images sont à présent disposées sur le classeur de communication et elle doit choisir la bonne image pour obtenir ce qu’elle veut.

Phase IV : L’objectif ici est d’apprendre à la personne à constituer des phrases du type « Je veux + l’objet désiré ». Pour cela, elle doit disposer une image « je veux » et une image de l’objet désiré sur une « bande phrase ». Elle doit ensuite la détacher du classeur et la donner à l’adulte.

Phase V : Il lui est ensuite appris à répondre à la question « Qu’est ce que tu veux ? ». En effet, lors des étapes précédentes, c’est la spontanéité qui était privilégiée.

Phase VI : A ce stade, l’objectif est de développer les commentaires. Par exemple : l’adulte présente une image d’un ballon et demande à l’enfant « qu’est-ce que tu vois ? ». Ce dernier doit former la phrase « je vois un ballon » sur sa bande phrase. Les questions de type « qu’est-ce que tu entends ? », Qu’est-ce que tu sens ? » sont également enseignées et permettront à terme à la personne à communiquer ses pensées et ressentis.

 

Efficacité et validité scientifique :

Différentes études ont montré que le PECS n’entravait pas l’accès au langage oral mais au contraire le facilitait, particulièrement chez des enfants d’âge pré-scolaire. Dans tous les cas, le PECS réduit nécessairement un certain nombre de troubles du comportement et améliore la qualité de vie de la personne et de sa famille dans la mesure où il lui permet de mieux comprendre son environnement et d’être mieux compris.

Le PECS a fait l’objet d’un grand nombre de publications depuis une vingtaine d’années, néanmoins, il existe des biais méthodologiques au sein des études qui ne permettent pas à ce jour de valider scientifiquement son efficacité. Toutefois, c’est une méthode qui fait l’objet d’un certain consensus et dont les principes sont aujourd’hui utilisés dans de nombreuses institutions françaises.

 

Le PECS est un outil, ce n’est pas une méthode globale. Il ne permet donc pas une prise en charge globale de l’enfant. Elle doit donc être complétée par des méthodes éducatives pour développer les autres domaines de compétence (autonomie, motricité, compétences académiques, etc). C’est un outil qui peut être mise en place en suivant des formations, et qui peut facilement être mise en place par tous (parents, éducateurs, orthophonistes, psychologues, enseignants…). Enfin, aucun pré-requis n’est nécessaire pour commencer le PECS et il peut faciliter l’accès au langage oral. Le PECS nécessite la fabrication et la gestion de nombreuses images et l’enfant doit toujours se déplacer avec son classeur de communication pour pouvoir communiquer.

Pour approfondir :

– Le Manuel PECS : 2nd Edition, A. Bondy & L. Frost. http://www.pecs-france.com/catalog/product_info.php?cPath=27&products_id=29

– Le PECS: système de communication par échange d’images. Lénaïg Gadon. 2006. 

– Formations PECS : http://www.pecs-france.fr/