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L’inclusion scolaire : prendre en compte les différences

La loi de 2005 parle d’inclusion et non plus d’intégration. C’est maintenant au milieu de s’adapter et plus à l’enfant. L’enfant est accepté avec toutes ses différences, et l’école doit s’adapter à ces différences.

C’est une notion importante, il ne s’agit pas de donner la même chose à tous, mais ce qu’il convient à chacun. Si je donne la même chose à tous, ils n’en bénéficieront pas tous de la même façon. Cela demande plus de différenciation pédagogique.

Le milieu ordinaire est un milieu facilitateur (Kennedy et Itkonen, 1995). L’école est un environnement favorable aux interactions sociales, par la présence d’enfants du même âge développant des interactions sociales. L’école propose des activités qui permettent les interactions sociales telles que les regroupements, les activités de groupe, de motricité et les récréations.

A l’école, l’enfant est alors entouré de « bons modèles » et peut apprendre de son environnement social. Il apprend de son instituteur, mais également des autres enfants. L’école permet d’accéder aux premières règles sociales, aux routines de groupe et compétences de groupe en général (répondre à des consignes de groupe par exemple), aux interactions sociales notamment à travers le jeu. L’école est également un lieu de généralisation des compétences apprises en individuel.

L’objectif de la rééducation est que l’enfant puisse évoluer dans un milieu ordinaire, et c’est en milieu ordinaire qu’il apprendra le mieux à vivre dans un milieu ordinaire.

Le milieu ordinaire a plusieurs avantages à la mise en place des interactions sociales. En effet, pour que celles-ci se développent, différentes variables rentrent en jeu (Kennedy et Itkonnen) :

  • la proximité physique et la technologie qui permettent aux individus d’interagir. Pour qu’une interaction se produise, il faut que deux individus soient dans des conditions qui le permettent. L’école permet la proximité avec d’autres enfants du même âge.
  • les événements mutuellement renforçants : il faut que les conséquences des comportements d’interaction soit agréables pour les deux personnes qui interagissent. Il est donc important que les enfants aient des intérêts communs entre eux.
  • la réciprocité qui par définition est un échange de renforçateurs entre deux personnes. Cette réciprocité est la base des relations sociales. Les relations sociales qui durent sont celles où il y a de la réciprocité. Les enfants sans difficultés particulières vont aider au développement d’une réciprocité adaptée. Ils développent cette réciprocité naturellement et c’est donc avec des enfants faisant peuvent de réciprocité que nos enfants apprendront le mieux.

Afin que cette inclusion soit efficace, il est important que les personnes soient formées ou au moins sensibilisées au particularités de l’autisme, aux recommandations de la HAS, à la différence : les enseignants, les AVS, les autres enfants. Chacun a un rôle important, et l’information est nécessaire.

Des aménagements sont nécessaires, ainsi que la prise en compte des outils déjà mis en place auprès de l’enfant :

  • adapter l’environnement à l’enfant : table de travail à sa hauteur, placer proche du tableau, à côté d’un élève porteur…
  • adapter le matériel : proposer un matériel qui permette à l’enfant d’être en réussite avec un minimum de guidances, utiliser un cahier avec des lignes plus espacées, des fiches de travail plus épurées…
  • mettre en place des petits groupes de travail pour individualiser plus facilement
  • mettre en place des systèmes de tutorat
  • utiliser les supports visuels pour la compréhension des événements, des attentes, des consignes, des changements…

Christine Philip concluait sa conférence par cette phrase, si vraie :

Il faut considérer les différences comme des possibilités de s’enrichir et non comme des obstacles.

Références :

Kennedy, C.H. Itkonen, T. (1995). Social relationships, influential variables, and change across the lifespan. In L. Kern-Kegel, R. L.  Koegel, G. Dunlap (Eds.), Positive behavioral support : Including people with difficult behavior in the community (pp. 287-304). Baltimore : Paul H. Brookes.