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Identifier les préférences, une étape nécessaire

L’identification de ce qu’aime le plus la personne comme objets, activités, passe-temps est une étape bien plus importante que vous ne le croyez : c’est une étape primordiale d’une bonne prise en charge.

Vous allez apprendre ici à :

• Comprendre l’importance de cette étape.

• Connaître et utiliser les techniques permettant d’identifier les préférences

• Savoir dresser la liste des préférences de la personne que vous accompagnez. 

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Pourquoi est-il utile d’identifier ce que la personne aime ?

La première étape essentielle d’une bonne prise en charge est d’identifier ce que l’enfant, l’adolescent ou l’adulte aime.

Ces objets, jouets, activités, ces préférences seront des renforçateurs potentiels pour les compétences que nous souhaitons enseigner à la personne. Ces préférences vont nous permettre de signifier à la personne si ce qu’elle fait est ce que nous souhaitons. Si nous avons un renforçateur, nous verrons que le comportement augmentera au fur et à mesure des essais.

Tout le monde possède et utilise le principe des renforçateurs sans s’en rendre compte. C’est avant tout un principe éducatif. Pour les enfants ordinaires, quand ceux-ci ont une bonne note à l’école, il est courant que les parents offrent un pain au chocolat à la sortie de classe ou encore de l’argent de poche. Même une fois adulte, nous mettons des systèmes de renforcement en place parfois pour nous motiver (par exemple, il nous arrive tous de nous dire « si je termine le repassage aujourd’hui, après je regarde un bon film »).

L’on entend souvent dire que l’utilisation des renforçateurs se rapporte au système dit de « la carotte ». C’est une façon bien simpliste de réduire le principe de renforcement à un système de chantage ou de manipulation de la personne.

Le but n’est pas d’asservir la personne mais de déclencher en elle la motivation à apprendre quelque chose qui peut être difficile. De plus, l’utilisation des renforçateurs n’est pas une fin en soi. Elle permet essentiellement de commencer les apprentissages mais devra être, sur le long terme, estompée. L’objectif étant, à la fin, que la personne parvienne à apprendre des nouvelles choses juste pour son intérêt personnel ou pour la reconnaissance sociale qui pourrait en découler.

Toutefois, et si vous vous occupez d’une personne avec autisme, vous le savez mieux que quiconque, la plupart des personnes avec autisme qui ne bénéficient pas d’une prise en charge adaptée sont peu enclines à se satisfaire de bénéfices personnels ou sociaux.

De plus, il faut se mettre à leur place. Imaginez vous dans un monde où tout vous paraît difficile et inaccessible. Notre premier réflexe serait de baisser immédiatement les bras. Néanmoins, si vous savez que vos efforts, malgré la difficulté, vous permettaient d’obtenir quelque chose que vous aimez particulièrement, l’envie d’essayer renaitrait en vous.

Pour les personnes avec autisme, contrairement aux personnes typiques, il va être indispensable d’utiliser ces renforçateurs en bien plus grandes quantités… car les personnes avec autisme doivent faire bien plus d’efforts que les autres pour apprendre.

Tout le monde utilise les renforçateurs mais la manière de les utiliser avec une personne avec autisme est adaptée à la hauteur de ses difficultés.

 

Comment identifier les renforçateurs potentiels?

L’identification des renforçateurs potentiels doit être menée avec une grande attention.

Nous pouvons observer les comportements de la personne :

•regarde l’objet plusieurs fois ou avec insistance.

•se dirige vers l’objet.

•cherche à prendre l’objet

•prend systématiquement l’objet quand il est à disposition

•réclame souvent l’objet (si la personne est capable de se faire comprendre : elle peut par exemple, prendre la main de l’adulte et l’emmener vers l’endroit où est rangé l’objet).

 

Nous vous conseillons de dresser une liste dans laquelle vous allez noter, durant quelques semaines, tous les renforçateurs potentiels de la personne ainsi que leur ordre de préférence. Pour vous aider, vous pouvez imprimer le tableau mes renforçateurs potentiels.

Pour trouver les renforçateurs potentiels, vous devrez observer la personne dans différents lieux et différentes situations :

•A son domicile (dans le salon, dans sa chambre, dans la salle de bain, dans le jardin, sur le balcon, dans la cuisine, etc).

•Au parc, en forêt, à la piscine, au zoo, etc.

•Dans la rue.

•Dans les magasins (supermarché, magasins de jouet, etc).

•Dans une école, une crèche, un centre de loisirs ou chez la nounou si cela est possible.

•Chez des cousins, chez des amis.

•Etc.

Il est également utile de tester vous-même des activités. En effet, de nombreuses personnes avec autisme ne s’intéressent pas, de prime abord à une activité du fait qu’elles ne savent pas comment y participer. Il suffit parfois de leur montrer comment jouer pour déclencher de nouveaux intérêts.

Pour vous aider à trouver les renforçateurs, voici une liste, non exhaustive des renforçateurs potentiels.

 

Derniers conseils

•Pour pouvoir mener des apprentissages, il sera indispensable de disposer de nombreux renforçateurs potentiels  (le plus grand nombre possible) et de les renouveler très régulièrement pour éviter la lassitude.

•Si vous avez un nombre suffisant de renforçateurs potentiels, ne sélectionnez que ceux qui sont adaptés à l’âge de la personne et qui sont socialement acceptables.

•Certaines stéréotypies ou certains comportements peu adaptés peuvent vous donner des pistes dans la recherche des renforçateurs potentiels. Par exemple, si la personne aime faire tourner des ficelles, un ruban de GRS peut potentiellement être renforçant. Si la personne aime se balancer, un hamac peut être acheté, etc.

•Il est important de ré-évaluer très régulièrement la puissance des renforçateurs potentiels car, comme tout à chacun, les intérêts pour certaines choses ou activités vont et viennent (exemple : on peut avoir envie d’un bon gâteau au moment du goûter mais ne pas du tout en vouloir juste après un repas copieux)